La maladie de Dupuytren, c’est quoi exactement ? Priorité aux soins précoces
Appelée aussi « aponévrosite palmaire », la maladie de Dupuytren se caractérise par une rétraction indolore de l’aponévrose palmaire, accompagnée d’une flexion progressive non réductible des doigts.
L’aponévrose palmaire est unfasciaformé detissu conjonctifqui recouvre, enveloppe et relie l’ensemble des tissus de la main (muscles et tendons nécessaires à la mobilité des doigts), mais aussi les micro-vaisseaux et les nerfs végétatifs.
Cette maladie a été décrite par le baron Guillaume Dupuytren, anatomiste et chirurgien à l’Hôtel Dieu de Paris. (1777-1835).
Cette pathologie dégénérative du tissu conjonctif, est une fibroserétractilede l'aponévrosequi, soumise à des microtraumatismes développe une «inflammation silencieuse chronique». Elle perd sa souplesse et se durcit, suite à la prolifération réactionnelle de myofibroblastes et de collagène.
Elle évolue vers la constitution de nodules et de cordes de « fibrose » si on laisse la situation évoluer sans soins.
Évolution de la maladie
En l’absence de prise en charge personnelle journalière, lafibroses'aggrave progressivement.
L'aponévrose s'épaissit, des nodules apparaissent adhérant aux tendons.
L'extension des doigts se réduit, l'atteinte prédominant sur les 4eet 5edoigts, parfois seulement le 5e.
L’enraidissement des doigts rend l'extension impossible.
Les doigts se fixent dans une position fléchie entraînant une gêne fonctionnelle importante.
On distingue 5 stades évolutifs :
Stade 0 : apparition de nodules dans la paume de la main nodules sans rétraction perceptible ni déformation des doigts.
C’est le moment de mettre en œuvre le traitement préventif ostéopathie + exercices + massage aromatique ou non + alimentation anti-inflammatoire.
Stade 1: flexion d’un ou plusieurs doigts de 0 à 45°. Il est encore possible de tenter de stopper le processus par des soins journaliers voire de récupérer une meilleure extension (voir le cas de Tom). Traitement identique au stade 0
Stade 2 : flexion des doigts de 45° à 90°.
Stade 3 : flexion des doigts de 90° à 135°.
Stade 4 : flexion des doigts supérieure à 135°.
Les causes de la maladie de Dupuytren
La maladie de Dupuytren apparaît après 45 ans touchant plus les hommes que les femmes,
Dans 50% des cas, elle concerne les deux mains.
Cette maladie résulte de l’addition de plusieurs facteurs de risques dont le facteur génétique.
Parmi les autres facteurs favorisants connus, on peut noter ceux qui génèrent ou favorisent l’inflammation chronique. A savoir:
Des microtraumatismes, notamment chez les travailleurs manuels maniant des outils compressant l’aponévrose (manches et poignées, sécateurs, pinces…), mais aussi des mouvements répétitifs associés à un stress professionnel (travail sur clavier) d’ordinateur.
Une alimentation mal équilibrée et pro-inflammatoire,
L’alcoolisme et le tabagisme,
Des maladies telle que diabète (troubles microcirculatoires), l’épilepsie.
Signes d’alerte (symptômes)
Le premier symptôme perceptible de vous alerter est l’apparition d’un épaississement de certaines zones de tissus tendineux situés sur la paume de la main qui semblent se coller.
Si l’évolution n’est pas stoppée, apparait ensuite une boule dure, ronde adhérant aussi bien la peau qu’aux tissus profonds.
En l’absence de traitement préventif sérieux et d’élimination des micro-traumatismes à l’origine du déclenchement de la maladie, celle-ci évolue par poussées indolores, les nodules se multipliant accompagnés de l’apparition de cordes quand les déformations s’aggravent.
Le second symptôme caractéristique de la maladie de Dupuytren est la rétraction d’un ou plusieurs doigts, annulaire et auriculaire principalement mais elle peut concerner les autres doigts majeur, index et pouce.
Cette rétraction se caractérise par une position fléchie permanente des doigts en « griffe ».
Le diagnostic médical de la maladie de Dupuytren repose sur un simple examen palpatoire de la main qui constatera l’existence de lésions dégénératives (épaississement, nodules, rétractions…).
Quels sont les traitements de la maladie de Dupuytren ?
Selon son stade évolutif des traitements préventifs peuvent être proposés (jusqu’au stade 1).
Le traitement classique de la forme évoluée était jusqu’alors chirurgical mais le traitement percutané lui est désormais préféré à chaque fois que ce traitement moins agressif est possible.
Au stade précoce de la maladie un traitement naturel préventif de santé durable peut être mis en route basé sur l’ostéopathie associée à des étirements des fascias et des tendons, un massage transversal et longitudinal régulier (plusieurs fois par jour) avec des huiles essentielles anti-inflammatoires (par ex. lavande vraie, lavandin super, gaulthérie, copaïba) associé à des techniques d’acupuncture afin de stimuler la micro-circulation.
Voir la vidéo sur ma chaîne Youtubehttps://youtu.be/VSjwF8h7PV8
Ce traitement devra être poursuivi toute la vie, l’enraidissement naturel lié à l’âge s’ajoutant à la prédisposition génétique et aux séquelles des micro-traumatismes encaissés depuis votre naissance par vos fascias.
La prévention de la récidive ou de l’aggravation consistera à éviter les facteurs favorisants: alimentation carencée ou en excès, prise de toxiques, micro-traumatismes de la main…
Dans l’état actuel des connaissances de cette maladie, le traitement sera purement symptomatique.
Le but du traitement qu’il soit naturel ou chirurgical consiste à tenter de restaurer la mobilité des doigts touchés par la maladie.
Les stades 0, 1 et 2 peuvent bénéficier du traitement médical classique ou naturel proposé dans la vidéohttps://youtu.be/VSjwF8h7PV8tandis que les stades 3 et 4 nécessiteront le recours à la chirurgie.
Le traitement non chirurgical comprendra :
- Une prévention des micro-traumatismes pour éviter la création de nouvelles lésions et une relance de l’inflammation.
- Des soins ostéopathiques visant à mobiliser localement les tissus enraidis, le niveau vertébral concerné, activer la micro-circulation par des techniques réflexes et des massages aromatiques ou non.
- Orthèse de jour et/ou de nuit, massage à effectuer soi-même et exercices doux d'étirement des fascias aponévrotiques et des gaines tendineuses.
- En cas de douleurs gênantes : injection locale de corticoïdes.
- Injection locale de collagénase et autres produits dans le but d'assouplir la zone indurée.
Traitement chirurgical :
1) Micro-chirurgie: aponévrotomie percutanée à l’aiguille, technique relativement récente aux résultats probants.
Technique pour les lésions isolés ou vues au stade précoce: brides palmaires parfaitement définies même anciennes et sévères.
2) Pour les formes avancées:
- Aponévrectomie chirurgicale partielle.
- Dermofasciectomie(excision sous anesthésie locale de l’aponévrose et de son revêtement cutané fibrosé).
Conclusion : il faut toujours agir aux premiers signes de modification des tissus du corps pour empêcher le passage du trouble fonctionnel (sans destruction des tissus) à la lésion organique (accompagnée de destruction des tissus).
Que ce soit au niveau de la peau, des articulations, des tendons ou des fascias toute modification d’aspect (grosseur, enflure, rougeur…), de consistance (épaississement et/ou durcissement des tissus), de mobilité (raideur, déformation même minime), toute gêne chronique (mini-douleur supportable, douleur spontanée ou à la pression sur une zone fixe), toute perte de fonction doit vous inciter à l’action.
Vous êtes responsable de votre santé et le passage à l’action dès aujourd’hui vous fera gagner des années de vie en bonne santé.
